Lorsque nous avons réfléchi, à la reconversion de nos matériaux, l’idée d’organiser une vente aux enchères est apparue.
La
vente aux enchères a un côté prestigieux qui nous permet de changer le
regard (et par conséquent le jugement) que l’on peut avoir sur ces
matériaux. En effet, si l’on décidait de vendre ces mêmes matériaux au
marché aux puces, le contexte influerait sur l’opinion des acheteurs et
sûrement sur le prix qu’ils seraient près à mettre pour les obtenir.
Une
question se pose alors : qu’est-ce qui donne de la valeur à un objet ?
Le temps passé sur le chantier, la phase de récupération, le temps passé
à les nettoyer, à les mettre en valeur dans un catalogue ou tout cela à
la fois. Et si ce travail était considéré par nous comme un acte
artistique, qui décide alors de la valeur à leur attribuer ? Nous-même,
les experts en marché de l’art, ou notre popularité.
Il
n’y a pas de règles précises, pas de références sur lesquelles se
baser. Tout cela est complexe et rempli de codes que nous ne maîtrisons
pas. C’est ici que se trouvent les limites de notre expérience, qui ne
trouvera donc pas de concrétisation.
Notre
démarche est plus simplement de prendre des matériaux qui se voulaient
représentant d’une certaine image du luxe en 1985, à Genève. Avec le
temps, ses matériaux sont devenus désuets de par leur esthétique
dépassée, leur façon d’imiter des matériaux qui sont, eux, réellement
luxueux. Tout en ce démodant, ils ont acquit un statut vintage, porteur
de mémoire du passé. C’est le témoignage de ce passé, l’usure et, par
conséquent le vécu de ces matériaux que nous mettons en avant dans ce
catalogue. C’est leur histoire qui les rend précieux et uniques. Ils ne
sont plus synonyme de luxe, mais deviennent à proprement parler un
produit de luxe. C’est toute l’ironie du processus auquel nous décidons
consciemment de mettre fin, en décidant de ne pas les vendre.
Tous les matériaux présents dans ce catalogue sont issus d'une ancienne bijouterie genevoise.
Ils sont le témoignage d'une époque, aujourd'hui obsolète.
Ils gardent cependant en eux, le pouvoir de nous replonger dans le passé de ce lieu, dans cette atmosphère qui reflète une certaine image du luxe, dans les années 80.
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