mardi 15 mai 2012

Pertinence ou absurdité?

La démarche que nous engageons est le fruit d'un questionnement sur les matériaux de revêtement désuets. Ce thème n'est pas un sujet que nous aurions spontanément choisi d'étudier si notre attention n'y avait été attirée.

C'est donc avec beaucoup de questionnements contradictoires que nous tentons de défricher un terrain inconnu. Nous ne cherchons pas uniquement à donner une réponse unilatérale mais à mettre en valeur la complexité rencontrée. Nous voulons être attentif au contraste entre la pertinence d'un tel sujet et l'absurdité de cette même démarche.

Pertinence

I

Il est dommage d'écarter de manière systématique toute une panoplie de matériaux sous prétexte qu'ils sont démodés. En effet, ils possèdent d'autres qualités qui les rendent intéressants au-delà des tendances.

II

La vague rapide et systématique de remplacement, due à la consommation frénétique des modes, conduit à beaucoup de gaspillage.

III

Nous nous refusons à imposer une vision unique du bon goût, où seuls certains matériaux trouveraient grâce.


IV

La diversité est importante et une seule tendance dominante est destinée à être démodée dans les années à venir.

V

Repartir sans cesse à zéro, lors du réflexe de la page blanche, ne permet pas de corriger les erreurs mises en valeur par le temps et l'usage. Cette ignorance des leçons du passé conduit à reproduire ces erreurs dans un nouvel aménagement.

VI

Le thème du revêtement touche les usagers car ils ont avec eux un rapport quotidien. Le revêtement défini leur espace, lui donne du caractère, leur permet de se l'approprier.

Absurdité

I

L'effort mis en jeu dans le démontage (précaution pour ne pas abîmer, nettoyage, stockage) et la ré-utilisation sont un plus grand gaspillage d'énergie que le fait de remplacer simplement les matériaux.

II

Quoique l'on fasse, dans le système actuel, la parole du designer risque de finir en tendance et dictera le nouveau bon goût, qui sera démodé un jour.

III

La diversité d'opinion que nous prônons suppose également de laisser le nouveau propriétaire libre de détester les matériaux en présence et de vouloir sa page blanche. Phénomène et réflexe de l'appropriation.

IV

Une réinterprétation risque d'être à nouveau démodée dans 10 ans car nous sommes tous influencés par les tendances. Une seconde réinterprétation supprimera peut-être encore de la matière jusqu'à ce qu'il n'en reste finalement plus rien. Les matériaux risquent de fondre comme peau de chagrin.

V

Cet effort ne laisse que peu de place à l'innovation et au renouveau.

VI

Une réponse durable impliquerait un changement radical de système de société, ce qui n'est pas en notre pouvoir, revenons à la réalité.

VII

Le thème du revêtement est terriblement futile par rapport à d'autres questions soulevées par l'architecture actuellement.


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