Après de nombreuses discussions, nous
nous sommes rendu compte que nous développions un regard propre à
notre formation de designers. Nous aurions pu rendre ces matériaux
cool en en faisant un bar vintage, kitsch à l'extrême, ou en le
réinterprétant dans un projet à l'esthétique actuelle. Nous
trouvions intéressant l'exercice de créer avec quelque chose qui
nous semblait d'abord moche. Mais nous avons vite réalisé qu'au
delà de la tendance, il était compliqué de traiter des revêtements
sans aborder la question du goût personnel des individus.
Dès lors, une question morale s'est
posée à nous. Pourquoi et en vertu de quel décret une petite
catégorie de population serait en mesure de décider d'un bon goût
universel ? Après avoir fait nos conclusions, nous avons décidé
d'entreprendre une petite enquête sociologique et d'arrêter un
moment nos élucubrations afin d'écouter les autres, des gens de
tous âges et de tous horizons. De nous imprégner d'autres goût,
nous dictés par une culture particulière de l'histoire de
l'architecture ou par la lecture régulière de petits blogs
influents.
Cette étape illustre notre malaise vis
à vis de la notion de tendance et de mode dont nous sommes les
ambassadeurs.
Nous constatons cependant que la
plupart des réponses obtenues sont des demandes. Les personnes
sondées perçoivent, si elles ne les adorent pas, un potentiel dans
ces matériaux et semblent attendre que nous le révélions. Les gens
semblent avoir perdu confiance en leur propre jugement et attendent
une validation de leur opinion, nous donnant une légitimité sans
mesure.
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